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Le restaurant de la Magnanerie à Saillans

L'élevage des vers à soie revu à la manière du Douanier Rousseau

Dans cet établissement, tous les membres de la famille sont concernés par les changements qui peuvent intervenir dans ce lieu rempli d’histoire : Amélie, qui tient le restaurant ; ses parents ; son époux ; son frère Pierre, qui organise le service ; sa sœur.

La première visite a permis de déterminer le lieu et la dimension des œuvres. Deux œuvres de 2mx90cm pouvaient remplacer des affiches anciennes disposées au-dessus des baies vitrées du restaurant

Production de la soie

La famille choisit de conserver le thème de la magnanerie. La vallée de la Drôme était une région de production de fils de soie pour les usines lyonnaises. A partir du XVIIIe siècle, les vers étaient élevés dans la plupart des fermes de la région afin d’obtenir les cocons, matière première de la précieuse soie. Encore aujourd’hui, la magnanerie de Saillans conserve ses muriers et jusqu’à peu, son musée vivant permettait de présenter toutes les étapes de l’élevage des vers et des papillons jusqu’à la production de la soie.

Amélie et Pierre ont aussi prévu de restaurer les tables. Une artiste de Saillans, Lyvie Comba va les raviver par des couleurs chatoyantes et des motifs géométriques variés. Je l’ai rencontrée pour formuler une proposition en harmonie.

Mes propositions

A partir de recherches, je leur ai fait trois propositions.

1. Les muriers façon jungle du Douanier Rousseau Le nourrissage des vers à soie grâce aux feuilles de muriers est une étape primordiale des magnaneries. En voyant ces muriers à travers la baie vitrée, j’imagine une jungle remplie de papillons et d’animaux de la vallée. Je pense au Douanier Rousseau. Le plafond en lambris et les ventilateurs participent déjà à l’ambiance chaleureuse de la salle.

2. Les étapes de la fabrication de la soie Sur une fresque de 4m de long au total, j’imagine un fil continu sortant des cocons par la gauche et s’enroulant sur les différentes étapes de la filature, de l’embobinage au tissage pour finir par un drapé sur la droite. Cette proposition permet de jouer avec les couleurs mais aussi avec le temps : machines artisanales ou modernes ? Le rendu peut même être un rappel du passé ou proche de l’abstraction. Des papillons invitent le spectateur à entrer dans la scène.

3. Les magnaneries, avant tout une affaire de famille Pour la dernière proposition, je plonge dans des photos d’archives. Des enfants qui soignent les vers et les nourrissent, des grandes scènes familiales de tri des cocons, des grands-mères qui filent au rouet. J’élabore donc une proposition autour de ces scènes familiales pour retracer les étapes de l’élevage et de la production de la soie.

C’est en famille que le choix s’est porté sur la première proposition. Les animaux colorés de la Drôme se mettent en place dans de petites scènes où les bombyx sèment la pagaille. Les Trois Becs nous orientent.